EXPLORER

SILVER MOUNTAINS
GILLES BALMET
10 SEPTEMBRE - 12 OCTOBRE 2011
VERNISSAGE : SAMEDI 10 SEPTEMBRE 2011  18:00

Pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie Dominique Fiat après "Enjoy the silence" en 2008, Gilles Balmet présente un ensemble d’oeuvres récentes issues de différentes séries créées entre Grenoble, Paris et Kyoto, où l’artiste a résidé pendant six mois.

 

Peintre, dessinateur, vidéaste et photographe, Gilles Balmet (né en 1979) expérimente constamment de nouveaux modes de création d’images. Chaque série est, en effet, déterminée par un protocole de gestes opérés sur le support (plié, trempé ou baigné) et la matière picturale (soufflée, pulvérisée ou transférée). Ces manipulations provoquent autant d’accidents dont émerge la constitution de paysages, de territoires entre-deux. Par ce processus complexe et rigoureux, Gilles Balmet semble “se dessaisir de la maîtrise sans s’abandonner à l’illusion de l’incontrôlé”.

 

La série “Ink Mountains” nous place d’abord face à une image ambigüe, évoquant des montagnes ou des reliefs indéfinis. Le support papier est plongé dans un bain de matière picturale (lavis d’encre de Chine et peinture acrylique pulvérisés à la bombe) et dessine, en s’y retirant, un véritable paysage avec ses reliefs géologiques, sa structure sédimentaire. L’image est comme ainsi révélée à elle-même par les bains du papier. “Silver Mountains”, variation autour de cette série, joue d’ailleurs du procédé même de révélation photographique et se donne comme une image en négatif.

 

Lavis d’encres colorées qui se répandent à la surface de l’image dans “Chemical Landscape”, goutelettes pulvérisées qui s’écoulent dans “Waterfalls”, support recouvert par une vague de matière picturale et heurté par une cuve de liquides dans “Eruption et Reliefs”, Gilles Balmet fait naître un paysage de ce moment de tension provoqué par la tentative de maîtrise de l’aléatoire, du contrôle du hasard. Les “Nouveaux Territoires” oscillent, quant à eux, entre le microscopique et le macroscopique, entre une vue plongeante d’un paysage et sa coupe cellulaire.

 

Plus loin, d’autres oeuvres (“Rorschach”, “Aura” ou “Tsubas”), réalisées au Japon sur papier Washi et encre Sumi sont dessinées à l’aide de pipettes de cosmétique. Le papier plié transfère les encres de part et d’autre de l’axe de symétrie et complexifie le réseau de lignes noires qui s’enchevêtrent. De la même manière, la série “Ink Map” prolonge ces recherches sur le support de la toile en évoquant le plan d’une ville ou celui d’un espace mystérieux.

 

L’ensemble de photographies “Tokyo city Lights”, “Kyoto city lights” et “On the way to Osaka” évoque les illuminations de Noël du Quartier de Roppongi autour de la Mori Tower de Tokyo ou encore une vue du feu rouge dans le quartier des Musées depuis la Villa Kujoyama située sur les collines de Kyoto. Enfin, dans un train vers Osaka, il enregistre des images avec des filtres en gélatine manipulés devant l’objectif de façon à improviser, avec des temps d’exposition lents, des prises de vue combinant dessin, gestualité et picturalité de l’image face au motif.